En route vers la France

A moins de 50 kilomètres de Fès, le mode de vie dans les montagnes reste très rural. L'électricité ne rallie pas tous les villages, éparpillés sur les collines jaunies par les blés et hérissées d'oliviers. Ces scènes du quotidien nous rappelent de vieilles photos jaunies par le temps, celles de nos grand-parents travaillant au champs.
Nous avons donc enfourchés nos vélos en direction de Tanger. Pour le meilleur et pour le pire. Pas facile de s'y remettre, en quelques mois nous avons perdu l'habitude de l'effort, de la fatigue, de la lenteur. Tout est à retravailler, les fesses, les muscles, les articulations. Il faut se réhabituer à ce quotidien.
Mais après une bonne journée de vélo, assis sous un olivier face aux montagnes éclairées par les dernières lueurs du jour, allumant quelques braises pour préparer un tagine de légumes au feu de bois, nous savourons notre bonheur...
Nous traversons les monts Jebala en essayant de comprendre ce pays, même s'il nous manque des données, même si nous n'entrons pas dans le quotidien des Marocains. Le décalage est trop grand, il aurait fallu rester, s'intégrer pour comprendre, pour être vraiment dans la rencontre.
Mais nous saisissons ce qui s'offre à nous, des sourires généreux, des encouragements chaleureux et la traditionnelle hospitalité des campagnes. Nous retrouvons le plaisir de pédaler au milieu de paysages grandioses, le Maroc est un pays magnifique, dorés par un soleil éclatant. Et puis, nous pédalons vers la maison ! Nous sommes aujourd'hui à Chefchaouen, la médina bleue, et reprenons demain la route pour Tanger.