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Publié le par Rosélène et Nicolas

Notre parcours commence à être difficile à expliquer. Il y a plusieurs mois, du temps où nous rêvions sur les cartes, je me souviens avoir lu le livre d'un voyageur à vélo, Serge Leret. Son itinéraire était vraiment tortueux, plein de boucles et de crochets à travers l'Europe. Je me disais, "Quelle idée, il ne pourrait pas faire plus simple ?!".
Après seulement deux mois de voyage, notre traversée est déjà un véritable parcours du combattant, avec ses tours et ses détours, ses courbes et ses méandres.
"Alors, on est partis de Vannes, jusqu'à Cahors, en passant par Poitiers et quasiment Niort (ça va, c'est encore assez simple). Puis on est remontés à Roanne par Aubusson. Ensuite on a été en train (ça y est, ça se complique) à La Bourboule. On a repris le train jusqu'à Vichy (c'est bon, le bonhomme est perdu) pour pédaler jusqu'à Macon dans le Beaujolais (et le meilleur reste à venir !!!!)

"

Donc, après quatre jours de ballades au cœur du massif du Sancy, nous reprenons le vendredi 29 août nos vélos, nos sacoches et notre rythme nomade. Afin de voir deux amies qui travaillaient dans la région, nous avions posé nos montures pendant une dizaine de jours. La route nous appele !

Rien que le trajet en train jusqu'à Clermont-Ferrand est épique. Arrivés à Vichy, nous descendons nos vélos du train et c'est reparti. La chaleur nous surprend mais le plaisir de pédaler à nouveau est là. Mais le département de l'Allier (du moins cette partie) est assez dépourvu d'intérêts. Curieusement, certain départements nous embalent, d'autres nous rebutent et nous souhaitons les quitter au plus vite.
Dans l'Allier, nous avons beaucoup été bousculés par des "A" roulant à toute bringue sur les petites routes. A l'inverse, le département de Saône et Loire nous accueille sympathiquement. Il fait très chaud cette après-midi du 30 août, nous nous arrêtons dans un chemin creux à l'ombre, juste en face de la borne qui marque la frontière avec l'Allier. Quelques instants après, une R5 se gare à nos côtés. Le conducteur cherche des bûcherons, en panne dans un bois aux alentours.
- "Vous êtes français ?"
La conversation s'engage, avec les questions habituelles. Nous lui montrons notre itinéraire sur une carte de France et en repartant, il nous salue "Ravi de vous avoir rencontré !".

Un peu plus loin, le village de Sémur en Brionnais est tout un poème.
Une vision légèrement anachronique marque notre arrivée dans le bourg : une religieuse, un livre à la main. Nous nous arrêtons à l'épicerie du village. C'est une véritable caverne d'Ali Baba : boîtes de conserves, surgelés et produits frais mais aussi fil à coudre, collants, colle, ciseaux, dépôt de pain, des pots de peinture, bureau de tabac, relais La Redoute, travaux de cordonnerie, carte postale, journaux et j'en passe, le tout dans un espace confiné de 15 m². Heureusement que ce genre de commerces multiservices existent encore, car la plupart des bourgades sont vidées de leurs services. Nous ne rencontrons pas trop de difficultés à nous nourrir, mais à condition de respecter quelques règles : faire des courses tous les jours, acheter quelques réserves pour le dimanche et surtout, repérer sur la carte les villages inscrit en "gras" et s'y rendre avant midi. Sinon, c'est la diète assurée jusqu'à 15h minimum.
Nous nous rendons ensuite chez la boulangère. "Alors, comment ça se passe le voyage ?". Elle s'intéresse de près à notre périple et laisse les autres clients patienter quelques minutes le temps de satisfaire sa curiosité.
Et puis dans la rue, ce n'est plus une soeur, mais tout un troupeau de religieuses que nous croisons. Ce dimanche a lieu la consécration perpétuelle de deux sœurs. Et pendant que je visite les nombreux attraits historiques du village (château le plus ancien de Bourgogne, grenier à sel, demeure du XIIIè, XVIIè et XVIIIè…), Nico discute au coin de la rue de l'amour de Dieu, du don de soi et des plaisirs charnels avec une des sœurs de la Collégiale.

Les jours raccourcissent de plus en plus, nous le sentons. L'automne approche. Vivre dehors en permanence modifie notre perception du temps. Nous avons le sentiment de nous rapprocher de la nature, de mieux la saisir. Notre corps se sculpe, nous sommes désormais habitués au voyage à vélo. Nous n'aimons pas rester trop longtemps enfermés et je me sens plus fatiguée à ne rien faire qu'à pédaler.
Dernièrement, à l'occasion de mes examens sur Toulouse, mon frère me demandait "Qu'est ce que ça te fais d'être dans une maison ?" Curieusement, j'ai eu du mal à lui répondre. Et le lendemain, alors qu'il pleuvait et ventait, j'ai dit à son amie "Là, je suis contente d'être à l'abri et de ne pas avoir à pédaler ". Du tac au tac, elle m'a répondue
"C'est tout ce qui te manque ?!"
Curieusement, mais tant mieux pour nous, une maison, un toit, tout le confort d'une vie "sédentaire" ne nous manque pas. Bien sûr, lorsque nous en avons l'occasion, nous savourons ce genre de plaisir : un frigo, un four, les toilettes, l'électricité, le tout à portée de main, facile. Mais finalement, ce qui nous manque vraiment, c'est la famille, et les amis.
Ce que je vais écrire va paraître stéréotypé, mais nous retrouvons le plaisir des choses simples : de l'eau fraîche, un coucher de soleil, discuter quelques minutes avec les gens que nous croisons, s'asseoir sur une chaise avec un dossier, l'ombre des arbres quand il fait chaud, admirer le panorama après une côte un peu raide... Bien sûr, la vie n'est pas trop dure pour nous en ce moment : être dehors, au contact des éléments, faire du sport toute la journée, prendre des photos, dessiner… Mais travailler un mois aux vendanges va nous permettre de voyager à deux pendant plusieurs mois, car nous réduisons nos besoins matériels au strict nécessaire. Notre seul "luxe", c'est l'ordinateur portable sur lequel je tape actuellement ces quelques lignes, et nos oreillers gonflables.

Néanmoins, nous sommes heureux d'arriver dans le beaujolais et d'attaquer les vendanges. En revanche, nous ne donnerons pas de nouvelles régulièrement, excusez nous d'avance. Nous penserons bien à vous, mais je pense que nous ne pourrons pas vraiment avoir accès à Internet.

P.S : Certaines personnes trouvaient manque de notre fidèle mascotte. Mais après quelques jours de repos au fond de la sacoche, Caliméro est de retour, allez lui rendre visite sur son album.

 

 

 

 

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M
Ah noooon, plus de nouvelles pendant combien de temps ?? J'espère que vous capterez au moins !! Et plus de photooos !!! Bon, ok je suis exigente ! En tout cas, j'adore Calimero, il est beau gosse... Il s'est bien entendu avec Maud ?<br /> Bisous les poulets
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R
<br /> Coucou ! Ca fait plaisir cette "fan'attitude" !! On essayera de donner des nouvelles entre les deux campagnes de vendanges, mais c'est pas gagné ! Par contre tu peux nous joindre sur le portable,<br /> plutôt le soir. Je trouve aussi Calimero très photogénique, on s'amuse beaucoup avec lui !!! Maud est ravie de commencer les vendanges, c'est cool. Au fait, j'ai fini de mettre les dernières<br /> photos, je les ai numérotées, mais ça n'a rien changé, elles sont toujours dans le désordre !! Allez bisous<br /> <br /> <br />