Quelques écrits

Publié le par Rosélène et Nicolas

Il y a encore tant à dire sur ce voyage. Nous sommes presque hantés par notre expérience, nous croulons sous les souvenirs et les anecdotes et l'heure est aux "synthèses".
Voici quelques petites pensées à vous mettre sous la dent, surtout quelques réflexions d'"Arrivée", prises à vif, sur le moment. Car il y a vraiment rupture entre notre quotidien sur les vélos et notre temps en Bretagne et j'avoue, parfois nous sommes un peu perdus entre les deux...

 

Notre Retour


Pour la première fois depuis que je voyage, je me rends compte que le Retour n’est pas la partie la plus facile.

Avant le départ, il y a toujours un moment où, passée l’excitation euphorisante du projet qui s’annonce, on angoisse, on se demande si l’on a vraiment envie de partir, de quitter ses proches, de se lancer dans une aventure qui nous laisse sans repères. Qui n’a pas eu envie de faire marche arrière à deux doigts de concrétiser un nouveau départ vers l’inconnu ?

Puis, sur les routes, vient parfois le manque, de ses amis, de son cocon. Il y a ce qu’on laisse derrière nous et les évènements, tragiques ou heureux, qui surviennent pendant notre absence. Il y a cette difficulté à se sentir chez soi, cette difficulté à faire face à certaines difficultés, seul.

Et le retour. Outre le fait de mettre fin à un quotidien riche, varié, si loin d’une routine que la sédentarité porte en elle, il y aussi une phase « d’atterrissage » pas toujours facile à gérer.

Nos journées étaient rythmées par le voyage, par le vélo, tournées vers l’extérieur, avec pour seul cadre notre tente et nous même, en duo, coéquipiers, amoureux, partenaires de chaque instant. Puis, avec plaisir, mais sans transition, nous sommes passés au mode famille – amis - grosses bouffes - canapé. Nous avions adapté notre quotidien au mode particulier du voyage à vélo et notre corps et notre esprit se sont nourris de cette nouvelle expérience. Soudainement, il a fallu réintégrer la cadence intrépide de notre société.

 

Notre philosophie de voyage

 

Lors de ce voyage, nous n’avons pas cherché à battre de record, à nous dépasser physiquement, à tester nos limites et nos capacités. Le fil rouge de notre projet, ce sont les rencontres et la découverte, de soi, des autres, de la vie. Nous n’avons pas provoqué les évènements, nous nous sommes laissés porter par ce qui s’offrait à nous, en toute simplicité. Cette démarche nous a ouvert les portes de l’Europe, à travers tous ces anonymes, jeunes ou moins jeunes, agriculteur, sénateur, businessman, individus de tous les horizons qui nous ont ouvert leur porte et bien plus encore, un bout de leur vie, une histoire, et bien souvent leur cœur.

Alors parfois, quand on me dit qu’il faut bien quelques galères dans un voyage pour lui donner du piquant, je m’interroge. Car tous ces moments vécus sur mon vélo et surtout avec toutes ces personnes aux quatre coins de l’Europe sont loin de me ramollir l’esprit.

Je lis trop souvent des récits de cyclos qui me désole. A les entendre, c’est trop dur de voyager en vélo. C’est sûr, il faut pédaler, des fois, il fait pas beau et, souvent, il faut prendre sur soi. Mais c’est la règle du jeu non ? Et puis, c’est aussi une question de point de vue, et de choix personnel. Moi maintenant, quand il pleut, je ne pédale pas. A quoi bon de toute manière ? Ah si, pour se prouver qu’on est trop fort, j’avais oublié.

 

Vous voulez de la galère ?

 

De vraies galères, des moments de faiblesses ou d’inquiétudes, de ceux qui nécessitent de puiser en soi une force insoupçonnée, il n’y en a pas vraiment eu. Je crois que nous avons toujours réussi à relativiser et à tempérer nos émotions, nous protégeant ainsi des pertes de contrôle. L’épisode andalou de l’hiver dernier est sûrement la pire anecdote que nous puissions raconter.

Lors de notre voyage, j’ai pris le parti de ne pas étaler nos petites histoires rocambolesques, d’une, parce qu’elles ne me semblent pas vraiment digne d’intérêt et que la vocation de ce blog n’est pas d’accueillir nos lamentations, et de deux, pour ne pas affoler la famille. Mais pour ceux qui croient que voyager à vélo se résume à faire un peu d’exercice tout en profitant de la vie, je peux ouvrir un peu notre carnet de route et en extraire certains épisodes croustillants...

Il y a des courses poursuites avec de curieux chiens sauvages en Serbie (souvent, dans une côte, alors qu’on en ch… ! ou une autre fois à Belgrade, alors que mon câble de dérailleur avait rompu, me condamnant à mouliner dans la semoule sur le petit plateau, pas facile pour faire une accélération éclair !), il y a eu des recherches de camping digne d’une quête du Graal (vous êtes crevé par votre journée, vous ne pensez plus qu’à une chose : une bonne douche chaude, mais non, le camping qu’on vous a indiqué est fermé depuis 10 ans et le prochain est à 17 km. Il est 21h, la nuit tombe, et de toute façon, vous n’avez plus envie de continuer. Que faîtes-vous ?), il y a eu des escaliers, oui, le genre d’épreuve dont on se passe volontiers, à savoir grimper quatre étages avec les sacoches (60kg) puis avec les vélos (15 et 17kg) alors qu’on a déjà les cuisses en feu par la journée et le corps envahi par la fatigue, il y a eu des matins mouillés, des pistes défoncées, des nuits sans sommeil, des jours sans repas, d’horribles bêtes sauvages (ne pas sous-estimer de minuscules guerriers communément appelés moustiques et midgees), un genou en vrac, une épaule coincée…

Finalement, vu comme ça, c’était un peu le parcours du combattant ce voyage non ?


ps : le jour où Over-blog sera bien luné je pourrais poster les petites vidéos que nous avons préparées... 

Publié dans Carnet de route Europe

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M
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