La traversée des Monts de la Madeleine

Publié le par Rosélène et Nicolas

le 20 août 2008
Seulement 180 km nous séparent de notre prochaine étape, Roanne. Mais la géographie du secteur pimente la traversée…

 

Une journée entière nous a été nécessaire pour remonter d'Aubusson. Une journée d'ascension sous une pluie incessante. Heureusement, le temps se fait plus clément pour notre arrivée en  Puy de Dôme. Rapidement, l'horizon découvre la chaîne des Puys, les rondeurs accentuées et caractéristiques de ses volcans.

 

Lorsque nous étions à Cahors, nous avons scrupuleusement étudié le relief de la région afin de déterminer un itinéraire qui nous permettrait de relier Macon en évitant le cœur du Massif Central.

Nous avons passé un temps fou, penchés sur notre carte, énumérant les sommets, détaillant leur géométrie, cheminant virtuellement sur les lignes blanches et jaunes des départementales…

Ainsi, nous avons repéré qu'entre le village de St Georges de Mons, à l'entrée du parc des Volcans d'Auvergne, et Roanne, notre prochaine étape, la topographie est particulière. Le Massif Central, qui triomphe sur l'ensemble de la région Auvergne, recule face à la plaine de la Limagne, mais fait une ultime percée, exactement entre Vichy et Roanne, avant de s'éteindre : les Monts de la Madeleine.

Dans les faits, nous allons donc contourner à une distance respectable les majestueux volcans d'Auvergne, comme de vieux sages que l'on ose pas trop approcher. Ensuite, nous  redescendrons dans la plaine de Limagne, large d'à peine cinquante kilomètres. Il nous faudra alors traverser les Monts de la Madeleine pour arriver à Roanne, située dans le département de la Loire. 

 

Si la traversée du plateau de Millevaches s'est faite aisément, quasiment sans efforts, le Puy de Dôme nous donne du fil à retordre. Les ascensions se font plus pentues, plus longues aussi.

Et puis tout à coup, au détour d'un virage, cette géographie tant imaginée sur notre carte prend forme sous nos yeux. Nous sommes en haut d'un perchoir comme dirait Nico, à environ 700 mètres d'altitude. Face à nous, la plaine de la Limagne, un vaste territoire agricole. Sur notre droite, la chaîne des Puys veille toujours. Au loin, droit devant, le relief bleuté des Monts de la Madeleine se détache nettement. C'est une véritable barrière naturelle qui se dresse sur notre route. On distingue parfaitement la naissance du Massif au Nord, sur notre gauche, et la forte inclinaison des Monts.

A la suite d'une merveilleuse descente, nous pédalons donc au milieu des cultures de maïs, de tabac, d'oignons, sur une route droite et plate, encerclés par les montagnes. Mais ce répit est de courte durée, soixante kilomètre tout au plus. Inexorablement nous nous rapprochons de notre obstacle. Et puis brusquement, nous grimpons. Nous ne pouvons pas dire que nous n'avons pas été prévenus, nous avons pu scruter à loisir le massif. Mais tout de même, en dix kilomètres de montée, nous gagnons environ 400 mètres de dénivellé. Une autre côte de même importance, qui m'a parue interminable, nous hisse au Rocher de Rochefort, à 954 mètres d'altitude ! Ca y est, nous sommes en haut et pouvons profiter du panorama sur la vallée roannaise. Nos efforts sont récompensés, le soleil accompagne notre pique-nique du haut de la falaise.

 

Si le paysage nous a offert de suprenants point de vue sur la région et des décors particulièrement variés, les villages étaient quant à eux assez ternes et sinistrés. Seul Châteldon présente quelques attraits architecturaux (château, maisons à pans de bois, beffroi…). Ce devait même être un bourg d'importance dans le passé si l'on se réfère aux nombreuses devantures et facades qui ornent la grande rue. Mais aujourd'hui, Vival (épicerie d'appoint) a tout remplaçé et les portes et volets sont clos.


De nombreux calvaires jalonnent la route. J'en ai compté au moins cinq dans la rue principale du petit village de St Priest La Prugne. Mais ce sont des calvaires qui font peur, de grandes croix en fer, plus ou moins insolites (voir l'album photo).

 

Les routes sont désertes, les villages vides. Cependant, nous arrivons toujours à trouver un bout de jardin pour notre tente. Mais dans les Monts de la Madeleine, les quelques hameaux que nous croisons sont totalement vides. Nous sommes sur le bord de la route et hésitons à rebrousser chemin pour retourner au camping de La Guillermie. Ce qui signifie redescendre les trois kilomètres péniblement gravis. Providence, à ce moment précis, les propriétaires d'une maison reviennent de la cueillette aux airelles. Quelques minutes plus tard, nous installons notre tente entre un Manitou et quelques planches de mélèze. Nous serons bien à l'abri dans la scierie. Les nuits sont fraîches à 900 mètres d'altitude !

 

De nombreuses rencontres rythment nos journées et enrichissent notre voyage d'une dimension humaine primordiale. Je n'ai pas encore pris le temps de vraiment peindre ces moments mais j'y pense.

Nous sommes donc maintenant à Roanne, chez notre amie Marion. Nous allons certainement y rester quelques jours, reposer nos muscles éprouvés par cette traversée. Nous prendrons ensuite la route pour La Chapelle de Guinchay, près de Macon, à Château Bonnet.   

 

 

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M
Cool les photos !! Passez le bonjour à Marion de ma part ! Bonne chance pour les prochains dénivelés et Et bravo, c'est super bien écrit !
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